Face Camera, un projet audiovisuel au Collège Jacques Monod de Pérenchies

Depuis la rentrée de septembre 2020, tous les élèves de la classe de 3ème Gugenheim sont impliqués dans un projet interdisciplinaire mêlant production audiovisuelle et patrimoine historique local. Ils sont encouragés à réaliser, par groupe de 3 ou 4, plusieurs vidéos de quelques minutes afin de présenter les résultats de leur vaste enquête sur les blockhaus de la Grande Guerre qui sont très présents dans le paysage local. La réalisation de cette tache complexe donne à chaque élève l’occasion de stimuler sa curiosité et sa créativité, d’acquérir et de consolider de nombreuses compétences, d’exercer une pratique culturelle et artistique, de renforcer l’estime de soi et d’envisager un projet professionnel.

Le projet, qui se déroule sur toute l’année scolaire, se compose de trois parties. La première est consacrée à la recherche documentaire sous la forme d’une « enquête de terrain ». Celle-ci commence par l’analyse d’un plan et d’un rapport, tirés des archives britanniques de la guerre, détaillant les caractéristiques d’un fort anti-tank allemand construit en 1917 à proximité du collège. Utilisant les photographies aériennes et cartes topographiques accessibles en ligne sur le site Geoportail, les élèves ont d’abord cherché à vérifier si l’ouvrage en question existait toujours et pouvait faire l’objet d’une étude. En effet, beaucoup de blockhaus ont été détruits après la guerre et une partie de ceux qui ont subsisté sont dissimulés. Pour cela, ils ont dressé un inventaire des traces de 14-18 visibles dans le paysage (blockhaus, cimetières militaires) ainsi qu’une carte de synthèse permettant de les localiser et de les situer par rapport à la ligne de front. Ayant découvert une structure en béton dans le parc de Lompret, la classe s’est rendue sur le site pour vérifier si elle pouvait être le fort recherché. Cette hypothèse, émise par plusieurs groupes, a finalement été invalidée par les observations de terrains, la comparaison avec le plan et des recherches documentaires complémentaires menées dans le cadre d’ateliers pédagogiques abordant l’histoire des blockhaus de la Première Guerre mondiale. D’autres ateliers programmés sur des sites historiques du champs de bataille de 14-18 où des blockhaus ont été aménagés et sécurisés, ont malheureusement du être reportés en raison des conditions sanitaires et sécuritaires des premiers mois de l’année scolaire. La seconde partie du projet, qui a commencé en janvier 2021, correspond à réalisation des productions audiovisuelles. Elle combine le travail de conception, l’étude des aspects juridiques (droit des images, droits d’auteurs…), l’écriture et la formation technique pour une bonne prise en main de la camera. Profitant de la présentation d’une exposition sur la Première Guerre mondiale dans le collège, les élèves ont expérimenté in situ le tournage
en équipe de courtes vidéos sur un sujet imposé et lié aux documents exposés. Cet atelier, en lien avec le programme d’Histoire, fait office de formation préalable au tournage des vidéos finales. Il a permis aux élèves de pratiquer pour la première fois une méthode de restitution pédagogique collective relativement exigeante. Actuellement, les élèves travaillent à l’organisation d’une table ronde avec des historiens locaux afin d’approfondir leur connaissance sur le patrimoine que constituent les blockhaus et expérimenter une autre forme de captation audiovisuelle.

Plusieurs matières sont impliquées à des degrés divers dans cette démarche interdisciplinaire au long court : l’anglais (Mme Whrigt) pour la compréhension des documents tirés des archives britanniques, les arts plastiques (M. Sen Gupta) pour une réflexion sur le camouflage des blockhaus et leur utilisation détournée après la guerre, le français pour le travail sur la littérature évoquant la guerre (Mme Marquis), le CDI (Mme Dupraz) pour la recherche documentaire ainsi que l’histoire-géographie et l’EMC (M. Lecomte) pour les ateliers destinés notamment à l’élaboration du contenu informatif ainsi qu’à la pratique audiovisuelle et aux aspects juridiques qui en découlent (1h par semaine).

 

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